Ses parents ayant promis leur fille malade à Dieu, ils la confièrent à une moniale bénédictine, la bienheureuse Jutta, dans le diocèse de Spire, alors qu'elle était âgée de huit ans. On lui apprend à lire et à chanter les psaumes en latin. Sa sainteté et sa grande piété lui ont valu l'adoration de tous ceux qui l'ont connue. On dit que dès son plus jeune âge, Hildegarde a commencé à avoir des visions.
À l'âge de 18 ans, elle devint moniale bénédictine au monastère de Saint-Disibodenberg. Après la mort de Jutta en 1136, Hildegarde est élue supérieure.
Sa nature unique et sa forte dévotion à l'Esprit Saint attirent de nombreuses novices au couvent. La croissance rapide alarma Hildegarde. Elle déménagea bientôt avec dix-huit autres moniales pour fonder une nouvelle maison bénédictine près de Bingen en 1148, puis fonda un couvent à Eibingen en 1165. Elle croyait qu'il s'agissait d'un ordre divin.
Hildegarde fut rapidement reconnue pour son immense connaissance de tout ce qui est fidèle, de la musique et des sciences naturelles, ainsi que pour sa connaissance des herbes et des arts médicinaux, bien qu'elle n'ait jamais reçu d'éducation formelle et qu'elle ne sache pas écrire.
On pense qu'une grande partie de ses connaissances lui ont été communiquées par Dieu lui-même, par le biais de ses fréquentes visions. Au début, Hildegarde ne voulait pas rendre ses visions publiques, mais elle s'est confiée à son directeur spirituel. Celui-ci a transmis ses connaissances à son abbé, qui a décidé de charger un moine de documenter tout ce qu'Hildegarde voyait.
Ses récits ont ensuite été présentés à l'évêque, qui les a reconnus comme venant véritablement de Dieu. Ses visions ont ensuite été présentées au pape Eugène III, qui les a jugées favorables.
La renommée d'Hildegarde commença à se répandre dans toute l'Europe. Les gens se déplaçaient de près et de loin pour l'entendre parler et lui demander de l'aide, et même ceux qui n'étaient pas des gens ordinaires allaient rendre visite à Hildegarde.
Jusqu'à la fin de sa vie, Hildegarde a continué à écrire. Son œuvre principale s'intitule Scivias. Vingt-six de ses visions et leurs significations y sont consignées. Hildegarde a également écrit sur de nombreux autres sujets. Elle a notamment écrit des commentaires sur les Évangiles, le Credo athanasien et la Règle de saint Benoît, ainsi que la Vie des saints et un ouvrage médical sur le bien-être du corps.
Hildegarde est également devenue un personnage important dans l'histoire de la musique. Plus de compositions de chants de sainte Hildegarde que de tout autre compositeur médiéval ont été conservées.
La dernière année de la vie de sainte Hildegarde a été difficile pour elle et son couvent. Allant à l'encontre des souhaits des autorités diocésaines, Hildegarde refusa de retirer le corps d'un jeune homme enterré dans le cimetière attenant à son couvent. Le jeune homme avait été excommunié, mais comme il avait reçu les derniers sacrements avant sa mort, Hildegarde s'est sentie réconciliée avec l'Église.
Son action a entraîné l'interdiction de son couvent par l'évêque et le chapitre de Mayence. Des mois passèrent avant que l'interdiction ne soit levée et Hildegarde mourut le 17 septembre 1179. Elle est enterrée dans l'église de Rupertsburg. Lors de la destruction du couvent en 1632, ses reliques furent transférées à Cologne, puis à Eibingen.
Après sa mort, elle fut encore plus vénérée que de son vivant. Selon son biographe, Théodoric, elle fut toujours une sainte et de nombreux miracles se produisirent par son intercession.
Sainte Hildegarde fut l'une des premières personnes à faire l'objet du processus de canonisation romain. Les premières étapes ont pris du temps, mais elle a été béatifiée.
Le 10 mai 2012, le pape Benoît XVI a accordé à sainte Hildegarde une canonisation équivalente et a jeté les bases de sa nomination en tant que docteur de l'Église. Cinq mois plus tard, elle est officiellement devenue docteur de l'Église, ce qui fait d'elle la quatrième femme sur 35 saints à recevoir ce titre de l'Église catholique romaine. Le pape Benoît XVI a décrit Hildegarde comme étant """"toujours d'actualité"""" et """"un authentique professeur de théologie et une profonde érudite des sciences naturelles et de la musique"""".
La fête de sainte Hildegarde est célébrée le 17 septembre.